Les mycoses à candida albicans sont aujourd'hui tellement répandues qu'elles sont devenues un véritable fléau pour la santé et constituent un problème majeur tant sur le plan de leur diagnostic que sur celui de leur traitement et de leur prévention.
En effet, depuis une vingtaine d'années, la pathologie mycosique s'est développée d'une façon considérable et a pris des aspects entièrement nouveaux. Actuellement, de nombreuses espèces de champignons antérieurement connues comme peu ou pas pathogènes le deviennent lorsque des conditions favorables se présentent chez l'organisme-hôte.
Ces conditions sont créées essentiellement par les thérapeutiques nouvelles qui sont apprues lors des trois dernières décennies ; antibiotiques, corticoïdes, immunosuppresseurs hormonaux, etc, et les mycoses qui en sont la rançon sont apelées mycoses iatrogènes (effets secondaires et dommages collatéraux provoqués par les médicaments). Ainsi, les mycoses, anciennement considérées comme l'apanage des enfants rachitiques, des vieillards et des cachectiques (sujets atteints de pathologies lourdes : cancers, sida, etc), s'observent aujourd'hui aussi bien chez des sujets de tous âges dont l'état général ne paraît pas atteint.
Et l'on assiste non seulement une multiplication de ces affections, mais aussi à une diversification de leurs localisations. Les thérapeutiques modernes agressives pour l'organisme donnent l'occasion à ces "champignons" opportunistes que sont les Candida de devenir pathogènes.
D'où viennent les Candida ?
Les Candida comme de nombreuses bactéries vivent àl'état saprophyte chez tous les êtres. Ils ne deviennent pathogènes que dans des conditions favorables (opportunisme). Les Candida se retrouvent dans l'intestin, sur les muqueuses (digestives, bronchiques, vaginales) et sur la peau. Candida Albicans, seule espèce dont le pouvoir pathogène est hors de doute, n'a été qu'exceptionnellement isolé en dehors du corps humain ou animal.
Toutefois, les autres espèces de Candida ont été retrouvées également dans la nature (air, fruits, légumes en cours de décomposition, céréales, produits laitiers...).
Seul parmi les 35 espèces connues de Candida, Candida albicans est un saprophyte exclusif des muqueuses. A l'inverse des autres espèces il n'est jamais retrouvé sur la peau saine. Les Candida retrouvés dans la gorge, les selles, le vagin, les sécrétions bronchiques, ou sur la peau des sujets apparemment sains, sont en nombre réduit, décelables uniquement par culture.
Dans des conditions particulières de l'hôte, ces champignons saprophytes se développent en abondance dans l'organisme, pénètrent dans les tissus profonds, deviennent pathogènes, déterminant une candidose. Leur nombre se multiplie alors, et ils deviennent souvent décelables à l'examen direct.
C'est essentiellement Candida albicans qui est responsable de la plupart des manifestations pathologiques des candidoses.
Suite : Mycoses et candidose - Modes d'infestation et de contamination
Mycoses et candidoses - Facteurs favorables au développement des candidoses
Mycoses et candidose - Relations entre Candida et certaines bactéries
Les cahiers de la bio-énergie
N°44 octobre 2010